Oui pourquoi ce voyage? On était bien, heureux, tous les 4, des vies remplies…mais peut-être trop remplies justement… Pour moi (Aurore), 16 années de travail, de projets de boulot, de course effrénée, d’envie d’avancer. Nous avons suivi le chemin tracé, d’abord celui des études, puis nous nous sommes mariés, avons acheté un appartement, fait 2 magnifiques bébés. Et puis d’un coup, la pression permanente du travail, le stress de courir partout, nous sont revenus comme un boomerang ; nous avons eu le sentiment que les choses étaient allées vite et qu’il était temps de faire une pause. « Et si on partait? Tu sais, comme ça, on lâche tout! Allez, viens, on s’en va! «
Au début c’est un doux rêve, un peu comme une petite blague, un moment de complicité juste à nous. On se teste aussi. Et puis on se regarde. Chiche? Et pourquoi pas?? Quelques heures à tourner ça dans nos têtes, puis c’est une évidence. On va partir. 1 an. Avec les filles. Découvrir le monde. On met tout en pause pour profiter de la vie autrement.
Partager des moments en famille à l’autre bout de la terre. Rencontrer d’autres cultures, goûter d’autres saveurs, découvrir des peuples d’ailleurs. Aller à la rencontre des enfants du monde entier. Vivre des rêves éveillés : sillonner les villages colorés de la Colombie, traverser le désert d’Atacama, gravir le Machu Picchu, nager avec des requins, atteindre la Terre de Feu, parcourir les temples d’Angkor, aller voir des lacs roses, traverser le bush australien…et tout ce que nous n’avons même pas encore osé imaginer….
Bogota Rangûn… pourquoi ?
En août 2019, nous voici donc décidés à partir faire le tour du monde. 1 an à sacs à dos, tous les 4. Nous faisons la liste de tous les pays que nous aimerions visiter. Une liste sans fin, d’abord, puis plus raisonnable. La 1ère étape sera à Bogota en Colombie, et notre arrivée, en fin de périple, prévue en Birmanie à Rangun. Entre les 2, nous prévoyons 14 pays, 3 continents, et surtout la concrétisation de nos envies d’aventures, de rencontres, de bonheur partagé en famille. RDV pris pour décollage le 1er août 2020.
Puis, début 2020, le monde commence à parler d’un virus, le Covid19 ; c’est loin Wuhan ; je suis dans une phase de déni ; je ne veux pas voir le virus se rapprocher. Puis, le 16 mars 2020, la France se confine. Le temps se suspend, la vie s’arrête. Quelques semaines passent avant que je n’arrive à me résoudre à abandonner notre projet. Il est si difficile de renoncer à un tel investissement personnel, à un tel rêve.
Nous renonçons donc à partir à l’été 2020 mais pas question de renoncer totalement. Nous décalerons d’un an. Nouveau départ donc, envisagé pour juillet 2021. Une décision qui fut difficile à prendre; en effet, nous avons longuement oscillé entre ce qui paraissait être un choix de raison, rester, et , encore une fois, ce qui pouvait paraître, pour certains, être un caprice, une envie déraisonnée, partir un an plus tard. Le regard des autres n’a pas toujours été facile à soutenir mais nous avons appris à nous écouter et faire ce dont nous avions envie.
Aujourd’hui, nous sommes convaincus de faire le bon choix; le bon choix pour nous, nos enfants, un choix de cohérence dans notre vie; et cette dernière année à vivre mi-confinés, mi-empêchés, angoissés, n’a fait que nous conforter dans ce choix que nous faisons de partir vivre cette aventure. Chaque nouvelle journée nous aura fait mesurer plus que jamais la chance que nous avons d’être en vie, d’en profiter ensemble.
Voilà, les billets sont pris : nous partons fin juillet 2021, c’est dit !! Nous y croyons désormais mais nous croisons quand même toujours très fort les doigts, la peur de devoir une nouvelle fois renoncer étant encore bien présente. Il est étrange ce sentiment que lorsqu’un rêve semble trop beau, il doit rester inaccessible et la vie peut toujours vous jouer des tours pour vous faire abandonner.
Bref, nous comptons les jours jusqu’au départ ; le compte à rebours est lancé!
Un jour, nous regarderons derrière nous, heureux je l’espère, et sans regrets.
N’hésitez pas à suivre le détail de nos préparatifs, dans la rubrique Pratique.